Renouvellement de la classe politique au Bénin : insomnie dans les rangs des députés carriéristes
A six mois des élections législatives, le président Patrice Talon a décidé d’impulser une nouvelle dynamique à la classe politique béninoise. Des figures politiques jadis connues depuis l’avènement du renouveau démocratique sont priées de gré ou de force de prendre leur retraite politique. Si la pilule semble amer à avaler pour les concernés, ils n’ont pipé mots avant d’exécuter comme un enfant de cœur l’injonction du chantre du nouveau départ qui dirige le navire rupture depuis 2016.
Rigoureux et fin stratège, le président Patrice Talon avait déjà son plan en tête et une longueur d’avance sur ces vieux briscards qui n’ont pas vu venir la fin brutale de leur carrière politique. Ainsi, les vétérans Amoussou Bruno, Idji Kolawolé, Mathurin Koffi Nago et Abraham Zinzindohoue, contraint d’abord de se fondre dans l’un des blocs qui soutiennent les actions du chef de l’Etat, signaient leur arrêt de mort politique sans le savoir. Caresser dans le sens du poil par le prince, ces ténors politiques étaient d’abord propulser à la tête des instances du parti Union Progressiste. « Le renard de Djakotomey », Bruno Amoussou avait hérité de la présidence de l’UP. Ses compères Mathurin Koffi Nago et Idji Kolawolé ont hérité respectivement de la tête de la coordination dudit parti dans le département du Mono et du plateau.
Quant à Abraham Zinzindohoue, il a été nommé deuxième vice-président de l’Union progressiste. Ces nominations étaient loin de présager la fin brutale de leur carrière politique quatre ans plus tard. C’était sans compter sur l’actuel locataire du palais de la Marina qui avait son plan et qui l’exécute contre vent et marrée. Dans cette dynamique, et après la réforme du système partisan, les intouchables dans l’arène politique béninoise ont vu leur position de plus en plus fragilisée. Conscient qu’ils ne seront pas épargnés par la vague de renouvellement qui frappe la vielle classe politique béninoise, certains d’entre eux passent déjà des nuits blanches, notamment les députés carriéristes qui ont déjà totalisé au moins 15 ans de vie parlementaire.
Si pour l’heure, un calme apparent s’observe au sein des deux partis siamois soutenant les actions du chef de l’Etat, la tendance pourrait changer dans les prochaines semaines une fois les positionnements effectués.
Mardoché BOKO