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Regain d’attaques terroristes après le putsch opéré au Burkina : Damiba peine à trouver la formule magique

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(La sous-région toujours exposée)

Tel un sauveur, le peuple burkinabè a porté en triomphe le colonel Paul Henry Damiba qui a orchestré avec succès son coup d’Etat qui a vu débarquer du pouvoir l’ex-président Roch Marc Kaboré. La principale raison évoquée était l’échec du régime défunt de lutter efficacement contre l’insécurité dans la partie septentrionale du pays. Plusieurs observateurs voyaient en la personne du Colonel Damiba, l’homme de la situation pour conjurer le mauvais sort, notamment l’insécurité grandissante dans le Nord du pays.

Mais six mois plus tard, la situation n’a connu aucune amélioration significative. Les forces armées burkinabè continuent d’essuyer de grosses pertes en vie humaine dans des attaques terroristes d’envergure. Paul Henry Damiba croyant prendre la mesure des choses si rapidement s’est finalement heurté aux réalités du pouvoir et à une bonne organisation des terroristes. Dos au mur, il était finalement obligé de faire allégeance à deux de ses prédécesseurs mardi 21 juin 2022, notamment le président déchu Marc Christian Kaboré et Jean-Baptiste Ouédraogo pour des consultations.

Dans un communiqué de la présidence Burkinabè, il est révélé à l’opinion publique que « La rencontre entre les trois personnalités témoigne de la volonté de réconciliation du Chef de l’État, pour un Burkina uni, déterminé et solidaire dans la lutte contre l’hydre terroriste et traduit la matérialisation de l’appel à l’unité nationale et à la cohésion sociale lancé par le Président du Faso pour plus de cohésion sociale et pour un Burkina réconcilié avec lui-même et son histoire ». N’est-il pas tard de parler d’unité quand on s’est par quel moyen le Colonel Damiba a pris le pouvoir ?

S’il y a une situation dont les terroristes affectionnent c’est les crises politiques. Les pays dans lesquels ils opèrent sont pour la plupart confrontés à des crises politiques. Le cas du Mali, du Niger, et récemment du Bénin en ait une belle illustration. La lutte contre le terrorisme ne saurait donc être l’apanage d’une seule personne. Car, s’il avait promis une portion magique pour enrayer le mal, l’actuel chef d’Etat du Burkina se rend à l’évidence que la bataille contre l’ennemi improvisé ne saurait se fait dans la désunion. Ainsi, six mois après sa prise de pouvoir, l’espoir tant attendu des burkinabè dans la lutte contre le terrorisme n’est qu’une illusion.

Mardoché BOKO

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