Rareté du gaz domestique à Cotonou et à Calavi : Le charbon de bois, le paliatif dans plusieurs ménages
Alors qu’au palais de la Marina ce lundi 13 juin 2022, l’ancien et l’actuel président de la République échangeaient dans une ambiance fraternelle, à une vingtaine de kilomètres à Akassato dans la commune de Calavi, Paul faisait le tour avec la bouteille de gaz 6 kg qu’il tentait de charger depuis bientôt deux semaines. Plusieurs points de vente de parcouru mais le produit n’existe pas. Les endroits à lui indiqués pour trouver le produit, le prix est hors de la portée de sa bourse.
En cette période de cherté de la vie, le charbon de bois délaissé autrefois au profit du gaz domestique semble prendre le dessus. Dans la métropole Cotonou et dans la cité dortoir, Abomey-Calavi, plusieurs ménages s’adonnent de plus en plus à l’utilisation du charbon de bois en vue de faire face à la rareté mais aussi à la spéculation du prix du gaz domestique.
« Je n’ai pas attendu l’augmentation du prix du gaz avant de commencer par utiliser le charbon de bois », a fait savoir dame Lucrèce Akpassou.
Pour Bernice Akpo gérante de restaurant dans les encablures de l’UAC, depuis l’avènement de la guerre russo-ukrainien, le gaz domestique est devenu rare et son prix a connu une nette augmentation.
« C’est très difficile pour nous les consommateurs de gaz domestique de recharger ces derniers jours nos bouteilles. Le produit est non seulement introuvable dans les lieux habituels d’approvisionnement, mais son prix augmente de jour en jour sans tenir compte du prix fixé par le gouvernement », a-t-elle déploré, précisant qu’au lieu de 795 francs CFA par kilogramme, soit 4.770 francs CFA pour la bouteille de six kilogrammes, ce combustible qui se faire rare dans les villes béninoises est cédé à 5.500 francs CFA la bouteille de six kilogrammes.
Face à cette situation de rareté et de spéculation du prix du gaz domestique dans les grandes villes du Bénin, les ménages à revenu moyen se tournent vers l’utilisation du bois énergie.
« Nous observons depuis un certain temps, une ruée des Béninois vers nos étalages de vente du charbon de bois », se réjouit Cyriaque Dedji, vendeur du charbon de bois à Akassato.
Mais selon le spécialiste en environnement, Delphin Gandonou, cette ruée vers le charbon du bois peut accentuer la pression sur les forêts.
« Le gaz à usage domestique préserve plus que d’autres combustibles l’environnement , alors que pour avoir le charbons de bois, il faut forcément abattre l’arbre », a-t-il faire observer.
Selon une récente étude, réalisée par la direction des forêts et des ressources naturelles, le Bénin enregistre annuellement une perte de plus de 70.000 hectares de forêts sur une couverture forestière estimée à 2.650.000 hectares.