Sur le plateau de l’émission «Zone franche» de la télévision privée Canal3 Bénin, ce dimanche 24 janvier, Victor Tokpanou s’est prononcé sur la polémique liée à la prorogation du mandat présidentiel. L’ancien rapporteur des assises du dialogue politique national ayant décidé de la révision constitutionnelle et des points à modifier, dit ne pas comprendre l’origine de la polémique. Il rappelle alors les faits et décisions ayant conduit à cet ajustement puis constate que le débat est hautement politique.
« J’ai entendu des critiques. Certains ont dit oui, on aurait pu également le faire en 2026. C’est-à-dire ne pas ajuster le calendrier maintenant et le faire en 2026. J’ai répondu de façon simple : on aurait pu le faire aussi en 2031, en 2036… C’est pour vous dire qu’il y a juste un décalage de 45 jours… », a déclaré Victor Tokpanou invité sur l’émission « Zone franche » de ce dimanche pour se prononcer sur la prorogation du mandat présidentiel. Pour l’ancien rapporteur général du dialogue national, « à force de dramatiser, les compatriotes ont fini par penser qu’il s’agissait d’un président (Patrice Talon) qui veut s’éterniser au pouvoir. Ce n’est pas ça s’éterniser au pouvoir. Il y a des gens qui ont modifié leur constitution en faisant sauter la limitation de mandat, en faisant sauter les critères d’éligibilité notamment la condition d’âge. Vous imaginez ce qui se serait passé au Bénin si c’est ça qui avait été fait ? », se demande-t-il. Victor Tokpanou revient également sur les motivations des décisions prises lors du dialogue politique national notamment l’arrimage des mandats des maires, des députés et celui du président de la République afin que toutes les élections soient organisées au cours de la même année, c’est-à-dire durant l’année électorale.
Pour lui, il n’y a aucun problème par rapport à la prorogation du mandat présidentiel et aucun problème par rapport à la légitimité de l’Assemblée nationale qui a voté la loi car, nulle part la question de la légitimité d’un parlement n’existe que ça soit dans la Constitution ou dans les autres pays de la planète. L’ancien ministre de la Justice se dit également étonné de l’analyse faite par l’ancien président de la Cour constitutionnelle, Théodore Holo, au sujet de la prorogation du mandat présidentiel. En gros, Victor Tokpanou estime que le président Patrice Talon n’est pas dans un parjure comme certains se plaisent à le dire, et que le débat qui se fait autour de ce point et de la légitimité du parlement est hautement politique.
Outre les élections générales et la prorogation du mandat présidentiel, il est aussi revenu sur la question du parrainage qui, selon lui, n’a pas pour but d’exclure qui que ce soit. J’ai été « rapporteur général du dialogue politique national, j’étais dans le comité technique qui a transformé les grandes décisions en textes, je n’y ai vu, en ce moment-là, aucun désir d’exclusion de qui que ce soit. Je n’y ai vu que le désir de renforcement du système partisan. Donc, je pense que malheureusement cet esprit a été complètement perverti et certains font croire que cela a été fait pour exclure…», regrette Victor Tokpanou.