Jadis réservée pour des personnes atteintes d’une infirmité mentale ou moteur, la mendicité a pris une autre tournure dans la ville de Cotonou.
Il ne se passe de jour ou des personnes bien portantes en capacité de travailler vous abordent dans les rues ou dans les lieux publics pour vous demander de l’argent. Si autrefois, les personnes qui se prêtaient à ce vilain jeu étaient pour la plupart d’un certain âge avancé, le fléau a désormais gagné des personnes moins âgées.
A Cotonou et environs, il n’est plus plausible de circuler dans la rue ou de prendre quelques minutes de pause dans un bar ou une place publique sans être approché par ces fainéants. Ils se défilent l’un après l’autre pour quémander de petites pièces avançant qu’ils ont faim ou qu’ils souhaitent régler des ordonnances médicales ou autres. C’est à croire qu’ils attendaient déjà leur cible avant qu’il ne se pointe. Le phénomène prend une ampleur inquiétante dans les rues de nos grandes villes et mérite qu’on s’y attarde. Si jadis, ce sont les étrangers pour la plupart qui se plaisaient à mendier, on constate que des Béninois dont la plupart sont des analphabètes se prêtent à ce comportement pour le moins embêtant.
Si le gouvernement, pour pallier un temps soit peu à ce phénomène, a décidé en Conseil des ministres du mercredi 06 avril 2022, de créer un centre de transit à Kpomassè pour la prise en charge des personnes en situation de mendicité, il n’en demeure pas moins de se demander ce qui peut vraiment expliquer la cause de ce phénomène qui ne cesse de prendre de l’ampleur depuis quelques années. Est-ce la paresse ? Un problème spirituel des concernés ou simplement l’extrême pauvreté ? Voilà autant de questions qui méritent de profondes réflexions et qui pourraient aider nos gouvernants à y trouver des solutions appropriées afin d’éradiquer ce fléau de nos grandes villes.