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JIF 2022 : Marielle ZANOU invite les femmes à sortir des rôles de second plan

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Déterminée à avoir son mot à dire quand aux difficultés des femmes à émerger sur le plan socioéconomique, Bijou Marielle ZANOU membre fondateur de l’Union Progressiste et membre du creuset des femmes et du cadre de concertation des jeunes dudit parti, a invité les femmes à plus de courage et de détermination. Celle dont le nom deviendra sous peu synonyme de la lutte contre les violences faites aux femmes, salue les avancées en la matière. Interview avec une femme qui croit que les orientations politiques peuvent basculer en faveur de la promotion des femmes.

Vif d’Afrique : Comment se porte la femme au Bénin?

Bijou Marielle ZANOU : Au regard des textes et institutions, la femme béninoise va de mieux en mieux. On ressent en effet une volonté politique manifeste d’améliorer les conditions de la gent féminine et de lui accorder une place particulière dans la société. Pour exemples, nous avons aujourd’hui une Vice-présidente de la République ce qui représente un signal fort et marque une avancée majeure de la femme béninoise sur le plan politique. Nous disposons aussi depuis quelques mois d’un Institut Nationale de la femme (INF) dédié entièrement à la promotion et à la défense des droits de la femme ainsi qu’à sa protection notamment dans les cas de violence subies par elle puisque l’institut peut se constituer en partie civile et saisir le juge…
Néanmoins un travail fondamental reste encore à faire sur les plan éducatif, social, économique et politique. Aux plans éducatifs et social, renforcer le dispositif d’accompagnement et de suivi scolaire des filles. Aller à l’école d’accord mais évoluer dans les études c’est encore mieux. Encourager les jeunes filles et les accompagner à aller vers des filières scientifiques Au plan économique continuer à œuvrer pour l’autonomisation et l’indépendance des femmes. Il est aussi important d’investir également et de valoriser les métiers sources de création de richesses.

De nouveaux textes ont été pris récemment pour améliorer les conditions de la femme. Le regard de la société envers la femme a-t-il changé?

En effet pour rappel, le Bénin s’est doté de lois qui n’ont pas fait certes l’unanimité dans une société traditionaliste, conservatrice et machiste comme la nôtre, mais qui accordent pour la plupart un peu plus de liberté et de dignité à la femme béninoise et parallèlement font appel à plus de conscience et de responsabilité de la part des hommes tout concourant à un mieux-être physique et psychologique de la femme béninoise.
Cependant, si ces textes viennent apporter un soulagement et renforcer le système judiciaire déjà en place, et jouent aussi un rôle dissuasif, comme je le disais plus haut dans une société conservatrice comme la nôtre, ces dispositions pourraient être un couteau à double tranchant et desservir les femmes que se retrouvent quelque peu dans une position de personnes à craindre et être sources de stigmatisation des jeunes filles et des femmes béninoises. C’est pour cela que c’est fondamental que les mentalités changent d’où la problématique de l’éducation basée sur l’égalité genre et sur la transmission des valeurs aussi bien aux filles qu’aux garçons. Le travail doit se faire avant tout dans nos maisons.

Que gagnent les femmes de la journée internationale de la femme célébrée chaque année en dehors des discours et manifestations officielles?

Le 08 mars est d’abord la journée internationale des droits de la femme et porte une connotation de revendication pour de meilleures conditions de mieux être des femmes à travers le monde entier. C’est ensuite une journée de célébration de ces femmes qui se sont sacrifiées depuis des lustres pour que nous puissions bénéficier des droits dont nous jouissons aujourd’hui. C’est aussi cette journée qui a été choisie sur le plan international pour marquer une pause afin de mettre la lumière sur les acquis et avancées liés à la situation de la femme en termes des droits, des difficultés rencontrées, mais aussi créer plusieurs creusets d’échanges autour de la consolidation de ces acquis et de la définition de nouveaux axes déréalisations.
Pour moi, loin d’être une journée de fête, le 08 mars se veut être aussi, une journée de réflexion, d’interrogation et de remise en cause personnelle. Chaque femme est appelée à faire à son niveau un arrêt sur sa personne et sur sa condition. C’est l’occasion de faire le bilan sur les points positifs et de se définir de se définir de nouveaux objectifs pour son propre équilibre physique et psychologique. Chaque femme de façon individuelle doit d’abord poser à son niveau les jalons pour un meilleur avenir des femmes.

L’égalité des sexes aujourd’hui pour un avenir durable, c’est le thème de la jif de cette année. Il s’agit de mettre sur la sellette la problématique du changement climatique qui menace l’avenir si rien n’est fait sous l’angle de la dimension genre. Qu’en dites vous ?

Ce qu’il faut retenir est que ce thème vise à faire prendre conscience que les femmes notamment rurales ont un grand rôle dans la résolution de la problématique liée au changement climatique. En effet ces femmes des zones rurales sont des sources de création de richesses dans le domaine agricole. Elles sont des acteurs incontournables de la branche et maitrisent mieux que personne les réalités du secteur agricole et par conséquent des questions liées au climat. Elles sont suffisamment expérimentées et maitrisent les difficultés. Ainsi leur inclusion dans les processus décisionnels devient une arme importante dans la lutte contre ce problème qui menace notre survie. Et qui dit solutions durables dit plus de production et moins de famine dans le monde
Une étude réalisée en 2019 a d’ailleurs révélé que l’augmentation de la représentation des femmes dans les instances de décision a conduit à l’adoption de politiques plus strictes en matière de changements climatiques, ce qui entraîne une réduction des émissions.
Il est donc important de favoriser l’accès des jeunes filles et femmes à l’éducation et à la formation, mais aussi de promouvoir leur inclusion et participation aux processus politique et économique.

Aujourd’hui est ce que les femmes prennent conscience de leur rôle dans la société ?

La femme béninoise prend de plus en plus conscience de son rôle. La parole est de plus en plus libérée. Il y’a de plus en plus de prise de conscience sur la nécessité de l’autonomisation et de l’indépendance financière. Il y a de plus en plus d’organisations pour l’émancipation de la femme. Les femmes sont de plus en plus cultivées ambitieuses, audacieuses et s’affirment. Il est à noter de plus en plus d’engagements sur le plan politique des femmes. Tant d’exemples qui démontrent que les femmes ont décidé d’exister et de se battre afin d’impacter leur cadre vie et leur société. Cependant du chemin reste à faire notamment dans les campagnes.

Quels conseils avez-vous à donner ces femmes qui subissent toujours des traitements humiliants et dégradants dans nos villes et campagnes?


Je leur rappellerai avant tout qu’elles ont des droits et surtout celui de vivre. Ensuite je leur dirai qu’il est important de
faire de soi une priorité. Je leur dirai que leur 1er rôle sur terre est de faire leur propre bonheur et qu’elles méritent aussi d’être heureuses. Je leur
dirai qu’elles sont belles fortes vaillantes, intelligentes et qu’elles peuvent faire de grandes choses. Je leur demanderai de s’aimer, de se donner de la valeur, de choisir la VIE, de se former, de se battre pour leur indépendance financière. Il est bien possible de se relever de recommencer à zéro les grâces sont encore disponibles. Je profite pour rappeler qu’aujourd’hui il y a un institut dédié entièrement à elles et qui est là pour les accompagner tout le long du processus.
Pour finir je vais citer Michelle OBAMA qui dit « il n’y a aucune limite à ce que nous pouvons accomplir en tant que femme ».

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