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Interdiction de la tontine « Adogbè » : Voici ce qu’il reste à faire par l’État !

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Officiellement, la tontine adogbè est interdite au Bénin. Ainsi en ont décidé les ministres de l’économie et des finances et le ministre de l’intérieur et de la sécurité publique. Mais à y voir de près, il y a des préalables à faire pour que l’interdiction soit effective sur toute l’étendue du territoire national.

À travers un arrêté interministériel pris par les Ministres de l’économie et des finances et son homologue de la Sécurité publique le 4 mars 2022, il est désormais mis fin à l’épargne dénommée « Adogbè », sur toute l’étendue du territoire national. « Il est interdit sur toute l’étendue du territoire national, l’activité de collecte illégale de l’épargne dénommée « adogbè » ou toutes autres formes ou appellations du genre », confirme ainsi la note. Mieux, les deux autorités ministérielles tiennent à rappeler à toute personne physique ou morale désirant exercer l’activité de collecte de l’épargne, sous quelque forme que ce soit, sur le territoire national, de se conformer aux dispositions de l’article 7 de la loi n°2012-14 du 21 mars 2012 portant règlementation des systèmes financiers décentralisés en République du Bénin. Néanmoins, l’arrêté fait noter que les systèmes financiers décentralisés (SFD) autorisés par le Ministre de l’Economie et des Finances ne sont pas concernés par le présent arrêté. « Toute personne physique ou morale, de quelque nature que ce soit, qui offre des services financiers et/ou octroie de crédit à la population sans avoir reçu préalablement l’agrément du Ministre de l’Economie et des Finances, se verra appliquer les dispositions de l’article 76 de la loi citée à l’article 2 ci-dessus, pour défaut d’obtention de l’agrément. Le Directeur général de l’Agence nationale de surveillance des systèmes financiers décentralisés est chargé de l’application du présent arrêté qui prend effet pour compter de la date de sa signature et sera publié au Journal Officiel », rappelle le même arrêté.

Pour des observateurs de la vie économique nationale, quand on interdit cette tontine, il y a beaucoup de choses à faire en amont et même en aval. Nous sommes déjà dans le mois de mars, ce qui voudra dire que logiquement des gens ont déjà démarré cette tontine. Puisque c’est au début du mois de janvier que ladite tontine est lancée par ceux qui font sa collecte.  Qu’est ce qui va se faire? S’interroge plus d’un. Est-ce que les forces de sécurité sont instruites pour faire le combat contre cette pratique à la peau dure. Ceux et celles qui seront chargés de mener la lutte ne trouveront-ils pas une autre forme de adogbè sur le terrain, et qui serait collectée dans les lieux de culte par exemple? Il faut un contrôle permanent. Maintenant ce n’est pas adogbè seule qui crée problème, il y a d’autres formes de la tontine et pour la lutte, il est important de mettre à contribution les chefs village. Ce n’est pas adogbè seul qui crée problème, parce que des gens font des tontines et ne prennent pas les sous à la fin.

Célébré pour les fêtes de fin d’année, “Adogbé” est une pratique d’épargne organisée pour préparer les fêtes de fin d’année. En contrepartie de leurs épargnes, les participants reçoivent à la fin des vivres, des ustensiles de cuisine, et autres produits en contrepartie de l’épargne de ces derniers. Mais l’activité tourne mal dans bien des cas. Il y a quelques jours, des centaines de personnes se sont plaintes à Porto-Novo de la fuite des organisateurs d’une tontine. 

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