Dérive autoritaire en Guinée. Mardi 5 juillet, la police guinéenne a arrêté trois leaders du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), une organisation de la société civile qui lutte pour la démocratie. Ils sont accusés de diffamation sur les réseaux sociaux.
Scène de violence dans les rues de Conakry ces derniers jours. Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, un militant pro-démocratie Foniké Mengué est traîné au sol par des policiers de la Brigade de répression du banditisme (BRB), puis jeté violemment dans la benne d’un pick-up. Le coordinateur du FNDC faisait l’objet de poursuites, lancées ces dernières heures par le procureur général Charles Wright. Il est accusé d’avoir discrédité la justice guinéenne dans une publication sur les réseaux sociaux.
Dans la voiture, se trouvaient aussi le rappeur Djanii Alfa et Billo Bah, responsable de la mobilisation au sein du FNDC, tous deux également poursuivis pour des propos tenus sur internet. « On n’acceptera jamais de remplacer une dictature civile par une dictature militaire », s’écrie Billo Bah, la bouche en sang.
Les interpellations ont eu lieu au siège du FNDC au début d’une conférence de presse dans laquelle l’organisation voulait dénoncer la décision du procureur, jugée « illégale » et « arbitraire ». Puis après la lecture d’un communiqué, Foniké Mengué a pris la parole et la police a fait irruption. Les militants du FNDC refusent alors de suivre les agents, le ton monte entre les deux parties, les policiers ont réussi finalement à arrêter les trois personnes. Les journalistes présents sur les lieux ont été également bousculés par les policiers tentant de les empêcher de filmer la scène.