Au Groenland, entre irréductibles partisans d’une indépendance économique et farouches défenseurs de l’environnement, les richesses minières sont sources de graves dissensions.
De la terre rare et d’uranium à foison. D’autres Etats, se seraient frottés les mains et auraient salivé plus d’une fois. Malheureusement, au Groenland, cette importante bénédiction de la nature, pose d’énormes soucis au gotha politique de cet Etat arctique. La tension est vive et les critiques virulentes entre les partisans d’une indépendance économique et les défenseurs de la protection environnementale.
En effet, un projet minier agite dangereusement l’actualité dans ce pays. Cela relance du coup, le débat sur l’avenir de cet immense territoire arctique danois, menacé par le réchauffement climatique mais en quête de ressources pour son éventuelle indépendance.
L’ouverture début février de consultations publiques sur le gisement de terres rares et d’uranium de Kvanefjeld – Kuannersuit en groenlandais– à l’extrême-sud de la plus grande île du monde a déclenché une crise politique qui pourrait faire tomber le gouvernement.
Ce dossier clivant a déjà disloqué la coalition gouvernementale et l’a privée de sa majorité à l’Inatsisartut, le Parlement local: frustrés par les atermoiements du plus grand parti, Siumut, la formation de droite Demokraatit a claqué la porte. «La question de la mine, c’est vraiment la goutte qui a fait déborder le vase», résume Maria Ackrén, politologue à l’Université de Nuuk, la capitale du Groenland.