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Faible fréquentation des bibliothèques par les apprenants : les livres rangés au placard au profit des réseaux sociaux

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Jadis un instrument de recherche pour les travaux scolaires, le livre est en train d’être laissé peu à peu au détriment des nouveaux moyens de communication, notamment les réseaux sociaux. Autrefois fréquentées par les élèves, les bibliothèques sont devenues presque des endroits déserts dans nos villes. Entre passer du temps sur les réseaux sociaux et aller faire des recherches à la bibliothèque, les élèves ont vite faire leur choix.

16h ce jeudi 12 mai 2022 à la Bibliothèque Bénin Excellence d’Abomey-Calavi. Le géant bâtisse érigé par la Fondation Vallet laissait place à une ambiance des jours ordinaires. Pas d’affluences. Quelques pas à l’intérieur après l’observance du protocole sanitaire, nous y rendons dans l’une des bibliothèques. A l’intérieur, quelques étudiants étaient préoccupés par la lecture des ouvrages de leur choix. Dans le lot un groupe d’élèves venu pour les travaux de recherches feuilletait quelques documents. Anicette M. élève en classe de troisième, tente d’expliquer les raisons de ce faible engouement pour la lecture.

« Les réseaux sociaux ont pris le dessus sur les questions de recherche à la bibliothèque ››. ‹‹ Il y a pleins d’informations qui se retrouvent de nos jours sur internet. Et pour les travaux de recherche, on n’a plus besoin d’aller à la bibliothèque avant de trouver l’essentiel des informations ››, a-t-elle laissé entendre. Sa camarade chancelle FOLALOU renchérit en affirmant que la faible fréquentation des apprenants dans les bibliothèques est liée aussi à l’avènement des réseaux sociaux. : ‹‹ Très peu d’apprenants s’intéressent aujourd’hui à la lecture. Si jadis ces lieux étaient prisés pour les recherches documentaires, l’internet et les réseaux sociaux ont ravie la vedette à la lecture. Il faut vraiment aimer lire pour venir à la bibliothèque ››, a-t-elle laissé entendre.

Erroce YANCLO, écrivain béninois et auteur de plusieurs publications pense pour sa part « que la lecture doit être insufflée aux plus jeunes dès le bas âge. En famille déjà je veux dire, puis à l’école ensuite. Je suis de ceux qui rejettent avec la dernière rigueur la maxime selon laquelle « les béninois ne lisent pas ». « Il faut féliciter le travail de promotion de la lecture que font plusieurs enseignants de français ainsi que moult initiatives proposées par des passionnés et acteurs littéraires », a-t-il confié. Ses propos seront renchérit par Luc H. professeur de Français dans les établissements publics de l’Atlantique : « Il ne faut pas offusquer l’effort que nous faisons en tant que éducateur pour amener nos élèves à aller vers les bibliothèques pour des travaux de recherche, notamment les exposés car tout n’est pas sur internet ».

Si la tendance de fréquentation est à la baisse, néanmoins il y a des efforts qui sont en train d’être faits pour que la lecture ne meurt pas chez nos apprenants a-t-il laissé entendre.

Insufflé aux apprenants le gout de la lecture dès le bas âge

Le dégout des apprenants pour la lecture ne date pas d’aujourd’hui. A y voir de près, plusieurs parents priorises les dessins animés pour leurs enfants au détriment de la lecture. Cette situation contraint les enfants très tôt à aller vers les objets de distraction liés au numérique notamment la télé et les téléphones portables plutôt que les livres. Néanmoins, malgré cette situation, il y a des enfants qui priorise la lecture naturellement.

« Vous verrez très facilement une distinction de jeunes élèves passionnés de lecture d’une part, et d’autre part, quelques-uns pour qui la lecture est une punition, voire un forçat », a affirmé Erroce YANCLO. Il propose que le gout à la lecture chez l’apprenant soit suscité depuis la maison. « Je pense juste que le travail à la base doit être davantage valorisé dans les familles où les parents peuvent développer des moments de lecture avec leurs enfants. Un minimum de passion insufflé, ces derniers pourront la développer davantage avec les initiatives scolaires, la fréquentation de bibliothèques et clubs de lecture, etc », a-t-il confié.

« Je continue de croire qu’il faut à tout prix intéresser les enfants à la lecture. C’est une richesse inestimable », estime l’écrivain. Pour remédier à ce dégoût de la lecture chez les apprenants, Chancelle FOLALOU recommande d’instituer la lecture dès le bas âge afin que les enfants développent l’amour de la lecture en fréquentant la bibliothèque. La balle est donc désormais dans le camp des parents et peut être du gouvernement qui pourrait initier des réformes au niveau de l’enseignement primaire et secondaire afin de susciter l’envie de la lecture chez les apprenants.

Mardoché BOKO

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