« Si J’étais député aujourd’hui, je voterais contre », a confié Léon Basile Ahossi intervenant sur la proposition de loi portant octroi de pension et autres avantages aux anciens députés et présidents des institutions constitutionnellement reconnues. Une proposition de loi qui continue d’alimenter les débats et de susciter des commentaires et des insinuations. Si Léon Basile Ahossi est foncièrement contre cette loi qui est à l’ordre du jour de la première session ordinaire de l’année au Parlement. Le chef de l’Etat Patrice Talon n’en trouve pas l’opportunité face aux acteurs sociaux mardi écoulé.
« Moi aussi j’ai entendu à l’ouverture de la session ordinaire du parlement…On parle de pension aux députés. C’est une proposition de loi, ce n’est pas un projet de loi. Le gouvernement n’a pas envoyé de projet de loi au parlement pour fixer une pension pour les députés. Bien que ce ne soit pas de mon habitude de m’exprimer sur ces sujets en public, je ne suis pas favorable à ça. S’ils ont pris l’initiative de cette loi, le gouvernement aura à se prononcer. S’ils ont les moyens de le faire, tant mieux. Mais s’il faut compter sur les moyens de nous tous, là nous aurons à nous prononcer. Et devant le Parlement, nous dirons qu’on n’a pas ces moyens-là. Il y a des choses qui sont plus urgentes dans le pays, a-t-il dit. Alors, s’il faut une pension pour les députés, il faut une pension pour les maires, les ministres. Il faut une pension pour tous ceux qui ont occupé un poste politique.
La fonction politique n’est pas un métier. La pension provient de notre métier, ce pourquoi nous travaillons. La fonction politique est une parenthèse dans notre vie au quotidien. On va servir et on revient faire ce pourquoi on est formé, on a vocation. Techniquement c’est compliqué. Moralement, ce n’est pas éthique. Il y a plein de trucs qui font que cette pension qui est évoquée par cette proposition de loi soulève en moi quelques réserves. C’est vrai que la question de la pension aux présidents d’institutions, ceux qui ont exercé de hautes fonctions comme président de la République, président de l’assemblée nationale requiert notre attention. Parce que, c’est des fonctions de représentation. Un ancien président de la République ne peut être dans dénuement et devenir un clochard dans les rues et ne pas avoir à manger. Même pour l’image du pays, ce n’est pas bien. Il y a quelques fonctions pour lesquelles il faut une prise en charge parce que ces personnes continuent de représenter le pays même s’ils ne sont plus en fonction », a clarifié le Chef de l’Etat.
Par ailleurs, cette proposition de loi ne reçoit pas l’assentiment d’une bonne partie de la population, qui croit que les parlementaires initiateurs de cette proposition se soucient très peu des aspirations profondes du peuple béninois, qui comme les peuples du monde subit les revers de la guerre en Ukraine et les conséquences encore visibles de la pandémie du coronavirus. Il faut que les parlementaires changent de priorité pour inscrire dignement le nom de la 8ème législature dans les annales de l’histoire de cette nation, qui a longtemps expérimenté les règles du jeu démocratique.