Le procès d’un présumé faux juge ouvert le jeudi 05 mai a été renvoyé au 02 juin prochain. L’intéressé est poursuivi pour abus de fonction par la cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET).
Secrétaire au parquet, le faux juge se faisait passer pour un magistrat. Grâce à cette usurpation de titre, il arrivait à se faire de l’argent auprès des justiciables en fournissant de fausses pièces administratives. C’est un ordre de mise en liberté qu’il a tenté de faire signer qui a conduit à son interpellation.
Selon son propre témoignage à la barre jeudi, le faux juge en fonction au tribunal de Cotonou dit avoir reçu l’ordre de remplir deux ordres de mise en liberté à faire signer auprès du greffier. Chaque ordre de mise en liberté comportant le nom et le prénom d’une personne. Après avoir rempli les deux ordres de mise en liberté, précise-t-il à la barre, il est allé lui-même à la salle d’audience pour les faire signer par son supérieur mais ce dernier lui fait remarquer qu’il y a un prénom qui manquait sur un ordre de mise en liberté et qu’il fallait l’ajouter en urgence.
Quand l’accusé a intégré la correction, il sonnait déjà 14 heures et son supérieur était occupé à cette heure-là. Il a donc décidé d’aller déjeuner. En partant, il a laissé l’enveloppe contenant les deux ordres de mise en liberté sur son bureau. Quand il est revenu à 17 heures, il a pris l’enveloppe et sans vérifier le contenu est allé le remettre au greffier. Après cela, explique-t-il à la barre, il a pris le chemin de la maison. Mais il n’était pas encore loin quand son téléphone sonna. De l’autre côté du fil, le greffier lui demandait de revenir sur ses pas. Le faux juge explique qu’une fois au bureau du greffier, il était surpris de constater que sur l’un des documents, se trouvait un prénom supplémentaire (le prénom de la femme d’un des co-accusés qui purgeait une peine de 12 mois).
En réalité dans une manœuvre, le faux juge tentait de faire libérer la femme d’un des co-accusés. Il aurait perçu de l’argent en promettant à l’un des co-accusés, la libération de son épouse. Mais des jours passaient et il n’y a eu ni appel, ni relaxation de la dame. Mécontent, le mari qui a payé de l’argent pour la libération de sa femme a décidé de réclamer son argent. C’est là que l’affaire va alors éclater.
A la barre, le mari abusé affirme qu’il ne connaissait pas le faux juge. Ce dernier nie être l’auteur du prénom supplémentaire qui s’est ajouté à l’un des documents. Il affirme qu’il y a beaucoup de stagiaire dans son bureau et que l’un d’eux pourrait être à l’origine de cette manœuvre ou alors ça devrait être son assistante. Mais après les débats, le président de céans de la cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) a décidé de renvoyer le dossier au 02 juin prochain.