Refus d’Assimi Goita de participer au sommet extraordinaire de la CEDEAO : un affront ou un signal fort de fermeté ?
Le président de la transition malienne Assimi Goita, par le biais de son ministre des affaires étrangères a notifié clairement à l’Organisation régionale que le sommet extraordinaire de la CEDEAO dédié à la situation de son pays se fera sans lui. Cette décision forte et directe adressée à la Conférence des chefs d’Etat de la sous-région n’est-il par un affront du président de la Transition?
Depuis l’avènement du Colonel Assimi Goita au pouvoir après deux putschs, une nouvelle ère semble souffler sur l’Afrique de l’Ouest. Certains dirigeants jadis intouchables dans leur pays, ont vu leur pouvoir renversé par les hommes en uniforme. Le cas du désormais ex-président guinéen Alpha Condé, chassé du pouvoir par Mamady Doumbouya constitue un symbole de cette mini-révolution. La CEDEAO constituée de certains Chefs d’Etat gagnés par le fléau de troisième mandat n’ont jamais vu d’un bon œil ces différents agissements des hommes en uniforme.
Craignant de se faire débarquer du pouvoir par la petite porte, ces chefs d’Etat usent de tous les moyens pour asphyxier économiquement les régimes militaires. Le cas du Mali suscite toujours des réactions jusqu’à présent. Sanctionné économiquement par la CEDEAO, Assimi Goita est resté droit dans ses bottes. Pour lui, la stabilité de son pays passe avant tout manœuvre politique. Persécuté pour sa position, le chef de la junte a su rallier son peuple à sa cause. Mis sous embargo économique, la Cour de Justice de l’UEMOA vient d’ailleurs de lui donner raison en suspendant les sanctions contre son pays. Il s’agit d’une première victoire pour la junte dans le bras de fer qui l’oppose à l’institution sous-régionale.
Invité à prendre part ce jour à un sommet extraordinaire dédié à la situation de son pays, le Colonel Assimi Goita a décliné tout simplement l’offre. Cet acte qui pourrait être considérer comme un affront, est vu par certains observateurs, comme l’expression d’un message de fermeté à l’endroit de ces chefs d’Etat qui ont fait leur temps pour la plupart et qui refusent de laisser le pouvoir à la jeune génération.