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Guerre en Ukraine et franc- parler du président français sur la position des pays africains : Macron attendu sur l’état de la démocratie au Bénin

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En visite de quelques jours sur le continent africain, le président français Emmanuel Macron a planté le décor lors de sa conférence de presse conjointe avec la presse camerounaise. Sollicité pour donner son avis sur l’attention particulière que porte l’Union européenne sur l’Ukraine en guerre, sans pour autant le faire au cas où il s’agirait d’un pays africain, le chef de l’État français a très tôt attaqué. Il a dénoncé « l’hypocrisie » entendue, « en particulier sur le continent africain », qui consiste à ne pas reconnaître clairement une « agression unilatérale » de la Russie envers l’Ukraine, comme le fait l’Union européenne. » Mieux, le président français a tenté de se justifier en indiquant que le choix qui a été fait par les Européens (…) n’est en aucun cas de participer à cette guerre mais de la reconnaître et de la nommer, là où je vois trop souvent de l’hypocrisie, en particulier sur le continent africain (…). Par ses réponses tranchées, Emmanuel Macron a montré clairement qu’il pouvait exprimer son opinion sans craindre un malaise diplomatique.

Et quand on sait en présence de qui ses propos ont été tenus, notamment l’éternel président camerounais Paul Biya, qui est un vieux de la veille parmi les chefs d’Etat africains, l’on ne peut que saluer le courage du jeune président français. En visite également ce jour à Cotonou, la classe politique béninoise notamment celle qui ne parle pas le même langage avec le président Patrice Talon attend avec impatience le discours d’Emmanuel Macron. Va-t-il garder ce même franc-parler quand il s’agira d’évoquer l’état de la démocratie au Bénin ? Bien malin pourra y répondre.

Toutefois, à observer les derniers agissements entre les deux hommes d’Etat depuis l’élection présidentielle d’avril 2021 au cours de laquelle le président Patrice Talon a été réélu, l’espoir est permis pour l’opposition béninoise. Paris n’a jamais digéré l’emprisonnement de l’un des deux ténors politiques de l’opposition au Bénin depuis la dernière élection présidentielle. Dès l’annonce de la visite du président français à Cotonou, certaines voix, notamment de députés français se sont élevées pour attirer l’attention d’Emmanuel Macron sur la situation politique au Bénin. Si jusque-là, le président Talon a fait preuve de fermeté face aux multiples appels demandant la libération de Joël Aïvo et de Reckya Madougou, la donne pourrait changer dans les prochains jours après la visite du président français.

Tout dépendra de la quintessence du message du président Macron que l’opposition surveillera de près. Muselée depuis 2016, elle n’espère qu’un franc- parler du chef de l’État français comme pour le cas au Cameroun pour faire fléchir le Agbônon. Wait and see.

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