Création d’une commission pour rédiger la nouvelle loi fondamentale du Mali : Goïta pose un pas appréciable
Au Mali, le gouvernement de transition fait un pas de plus vers la création de la prochaine Constitution. Dans la nuit de vendredi à samedi, le Colonel Assimi Goïta a signé un décret relatif à la création d’une commission, dont les membres nommés devront travailler sous son autorité et rendre une proposition de texte de loi dans les deux prochains mois.
Le groupe de travail, composé d’un président, de deux rapporteurs et d’experts, pourra consulter « l’ensemble des forces vives » du pays, soit les partis politiques, la société civile, mais aussi les groupes armés signataires de l’accord pour la paix, les organisations religieuses et les autorités traditionnelles. Le décret présidentiel, déjà publié au Journal Officiel, survient seulement cinq jours après l’annonce d’un nouveau délai de transition de 24 mois, et montre l’empressement du gouvernement de transition à modifier la Constitution.
La volonté de continuer les discussions de la levée des sanctions avec la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) peut également avoir influé sur la rapidité de cette signature car l’annonce de la mise en place de cette commission intervient alors que la Cedeao a prévu de se réunir en sommet le 3 juillet pour prendre toute décision sur le maintien ou la levée des sévères sanctions commerciales et financières imposées le 9 janvier au Mali pour presser la junte de céder la place plus rapidement qu’elle ne l’entendait alors. Elle fait pression depuis la prise du pouvoir par les militaires en août 2020 pour un retour rapide des civils à la tête de ce pays plongé depuis 2012 dans une profonde crise sécuritaire et politique.