Risques liés à la grossesse chez les femmes drépanocytaires : Un suivi alterné et rapproché avec les spécialistes conseillé
La période de grossesse est l’une des étapes les plus importantes dans la vie d’une femme. Toutefois, si certaines femmes traversent cette période sans grandes difficultés, ce n’est pas le cas de toutes les femmes, notamment celles atteintes de la drépanocytose. Pour comprendre un peu les risques liés à leur gestation et comment leur prise en charge se fait, notre rédaction s’est rapprochée de la sage-femme Ines AHOYITODE pour un entretien.
Vif d’Afrique : De façon simple c’est quoi la drépanocytose ?
La drépanocytose est une maladie héréditaire, les globules rouges sont déformés et ressemblent à des faucilles. Ces globules rouges meurent précocement, ce qui entraîne un manque de globules rouges sains (anémie à cellules falciformes), et peuvent bloquer la circulation sanguine, provoquant des douleurs (crise drépanocytaire).
Est-il conseillé à une femme souffrante de drépanocytose de tomber enceinte ?
Toutes femmes a le droit d’être mère. La grossesse dans ce cas sera bien évidemment une grossesse à risque. Il est conseillé de faire le suivi de cette grossesse dans les centres avec un plateau technique adéquat. C’est à dire au minimum dans un hôpital de zone ou dans un centre départemental ou un centre universitaire.
Quels sont les risques auxquels elles s’exposent durant la grossesse ?
Les risques sont aussi bien élevés chez la mère que chez le fœtus. Chez la mère : les Crises douloureuses sont plus fréquentes en fin de grossesse. L’anémie chronique s’aggrave avec la grossesse. Les infections sont fréquentes. On a la diminution des défenses immunitaires associée à l’anémie chronique. Risques de thromboses plus élevés en fin de grossesse et en post-partum. Le risque de décès maternel plus particulièrement élevé en post-partum (après accouchement). Elle est également sujette à toutes complications sur grossesse à cause de la fragilité de son état de santé.
Chez le fœtus nous avons le risque de : retard de croissance intra-utérin, de prématurité et de la mort fœtale favorisée par l’anémie chronique, sans oublier les fausses couches tardives.
Comment se fait leur prise en charge ?
La prise en charge se fait dans les centres mieux équipés. Un suivi alterné et rapproché avec les spécialistes.
Comment vous gérez les cas de complication ?
Les cas de complications se gèrent dans les centres mieux équipés à partir d’une équipe pluridisciplinaire basée sur une surveillance efficiente, rapprochée et rigoureuse. La prise en charge doit être pluridisciplinaire et associée à l’obstétricien ou aux médecins spécialisés dans la drépanocytose. Elle peut être associée également à un hématologue, un spécialiste d’organe, un anesthésiste, un réanimateur, ou une sage-femme. La drépanocytose peut aggraver la grossesse mais la grossesse peut aussi aggraver la maladie.
Un message à l’endroit de ces femmes drépanocytaires
A l’endroit des femmes enceintes drépanocytaires, nous savons tous que la maladie ne doit plus être considérée comme un handicap. Faites le vide dans votre tête et soyez rigoureuse par rapport à votre santé.
-Buvez beaucoup (eau du robinet, thé non sucré au minimum 3L d’eau par jour),
-Régime équilibré: beaucoup de fruits, de légumes,
-Faites toutes les vaccinations recommandées
-respecter vos rendez-vous de consultation.
-respecter la posologie de vos médicaments.
-Evitez l’automédication
- couvrez-vous pendant les périodes de fraîcheur
- se rendre à l’hôpital de suivi en cas d’anomalie le plus tôt possible.
-Dormez sous moustiquaire imprégnée.
Un accompagnement psychologique de leur famille et proche les aideraient également pour mieux s’intégrer dans la vie active.