Mamady Doumbouya où est ta victoire ? Cette interrogation taraude l’esprit de nombre d’observateurs.
En tout cas, la meilleure façon pour Mamady Doumbouya et son pouvoir de décrisper l’atmosphère sociopolitique en Guinée, c’est d’améliorer leur gouvernance en évitant non seulement la chasse aux sorcières, mais aussi en arrêtant de prendre des mesures de restrictions des libertés individuelles et collectives comme, par exemple, l’interdiction de manif en vigueur depuis mi-mai. Et l’erreur monumentale qu’il ne faudrait pas commettre, c’est de réprimer dans le sang la manif du FNDC qui, tout en décidant de braver l’autorité, cherche à pousser Doumbouya à l’erreur.
Ce dernier saura-t-il éviter le piège ? Rien n’est moins sûr quand on sait que l’homme fait montre d’un ego surdimensionné si fait qu’il ne supporte pas la contestation. Très imbu de sa personne et obnubilé par on ne sait quoi, il donne parfois l’impression de n’avoir pas tiré leçon du passé, notamment des ennuis de son prédécesseur Moussa Dadis Camara dont les errements et les rodomontades l’ont conduit là où l’on sait. En tout cas, pour autant qu’il veuille entrer dans l’histoire par la grande porte, Mamady Doumbouya se doit d’aller à l’école du Nigérien Salou Djibo qui, après avoir mis de l’ordre dans l’arène politique en renversant Mamadou Tandja, est retourné dans les plus brefs délais dans les casernes.
A contrario, tout autre calcul ne ferait que le perdre davantage, surtout face à un mouvement comme le FNDC qui n’entend pas se laisser compter fleurette, conscient de sa force de mobilisation. C’est dire si la balle est dans le camp de Doumbouya qui se doit de comprendre que les peuples ont plus peur des dirigeants qui sont à leur écoute que de ceux qui brandissent constamment la chicote.